Par La Première, sur base d’un reportage d’Ann Vandenplas

Le métier de détective privé en Belgique n’est pas de tout repos. Emprunt de mystère, nous en avons tous une certaine idée, inspirée par les récits littéraires ou par des personnages cinématographiques, comme Jack Nicholson et son sparadrap sur le nez dans ‘Chinatown’ de Roman Polanski. Mais quelle est la réalité de ces enquêteurs de l’ombre ? C’est ce que nous propose de découvrir Ann Vandenplas pour Tendances Première.

Dans la peau du chasseur d’informations

Imaginez… Aujourd’hui vous avez pour mission de découvrir où part cet homme le jeudi à 12h00. Une chose est déjà certaine, il quitte son travail. Son trajet démarre à pied. Jusque-là tout va bien. Puis soudainement, il monte dans un taxi… Tout s’accélère, car il s’agit de dénicher un moyen de transport qui vous permette de ne pas perdre votre cible. Vélo partagé, trottinette ? Vous voilà à la gare… surtout ne pas le perdre du regard dans le flot des voyageurs. Il embarque à bord d’un train international !

Pas vraiment le temps de prendre un ticket, vous évitez le personnel d’accompagnement et vous vous glissez à proximité de lui dans la voiture. Le train est lancé, le contrôleur se présente et vous ne pouvez pas lui présenter votre sésame, votre carte de détective. La cible est à proximité et vous resterez discret. Quitte à payer l’amende. A la fin du voyage, vous aurez découvert son étonnante destination.

Des aptitudes naturelles doublées de compétences à acquérir en formation

Ce récit, c’est le quotidien de Benoît et José (noms d’emprunt) qui travaillent à la société Détective Belgique. Ils nous dressent la liste des aptitudes requises pour faire ce métier. Du sang froid, une connaissance de la psychologie humaine, l’écoute avec le recul nécessaire. Et puis, de façon pratique, avoir une famille solide prête à accepter les contraintes liées au métier. Car il faut de la patience, les heures d’attente peuvent être longues, avec parfois aucun résultat.

Une formation existe à l’IFAPME de Liège ou Charleroi pendant deux ans. Les professeurs intervenants sont avocats, criminologues, procureur du roi. Ensuite, ce sera l’expérience du terrain qui fera de vous un détective accompli.

Détective privé en Belgique

Des règles strictes qui rendent certaines demandes caduques

Lors de cette formation, les règles déontologiques de la profession vous seront inculquées. Quelle que soit l’insistance de certains clients, vous serez tenu de respecter les principes de base.

Faire appel à un ou une détective privé(e) pour pister votre compagne ou conjoint n’est pas autorisé si vous n’êtes pas mariés ou en concubinage. Pareil si vous êtes divorcés. Un enfant qui a coupé les ponts ? À moins qu’il soit toujours domicilié chez vous, il faudra le consentement de votre progéniture pour que vous receviez sa nouvelle adresse. Lorsqu’on mandate un détective privé, les preuves apportées doivent être valables, sinon cela ne sert à rien. Par exemple, le craquage d’un smartphone n’est pas légal s’il n’est pas mandaté par un juge d’instruction. Le métier est sous la tutelle du ministère de l’intérieur qui peut exiger un contrôle à tout moment. La demande doit être légitime et légale.

En Belgique, les détectives restent sous un statut de personne civile. Ils n’ont pas l’autorisation de port d’arme, et c’est évidemment compliqué pour leur protection. Les détectives sont aussi contraints par le respect du RGPD, la loi sur la protection des données privées. Pas si simple…

Il y a environ 1000 détectives en Belgique, mais la plupart sont rattachés à de grandes sociétés comme des banques ou des assurances. Seulement une centaine est généraliste et totalement free lance.

Consultez l’article complet sur le site de la RTBF, ainsi que la vidéo sur AUVIO.